CSEE 2016: Seule la lutte collective paie !
En 1966, un petit groupe d’employé-e-s étudiant-e-s à Madison, Wisconsin se sont regroupé-e-s pour fonder un syndicat; la TAA (Teaching Assistant Association, Association des auxiliaires d’enseignement) est vite devenue le premier syndicat d’employé-e-s étudiant-e-s à s’accréditer, marquant le début du mouvement du syndicalisme universitaire étudiant en Amérique du Nord anglophone. Quand nous nous rencontrons cette année pour commémorer un demi-siècle de notre mouvement, nous avons l’opportunité pour réfléchir sur notre passé et notre avenir. Qui sommes-nous? Quels étaient nos victoires dans les dernières cinquante années? Les conditions du travail étudiant seront-elles meilleurs en 2066 qu’en 2016?
Nous avons beaucoup à célébrer dans cette histoire de lutte d’un demi-siècle. Comme nous reconnaissons tou-te-s dans nos luttes et dans nos vies personnelles, l’exploitation, la dette et la précarité sont les conditions largement répandues du travail étudiant d’aujourd’hui et de l’avenir sous le capitalisme néolibéral. Cependant, contrairement à la tendance générale du déclin du mouvement syndical, le syndicalisme universitaire a vécu une croissance continue, en particulier pendant les deux dernières décennies, et nous avons vu une vague de campagnes nouvelles de syndicalisation sur plusieurs campus, particulièrement aux États-Unis. À plusieurs universités à travers le continent, un syndicat étudiant a servi comme ligne de défense indispensable pour notre gagne-pain, nos droits et notre dignité, comme espace de contestation politique parmi le professionnalisme apolitique du milieu académique et comme espace bien nécessaire de vie sociale parmi l’aliénation universitaire.
Dès le début, le mouvement du syndicalisme universitaire a toujours pris racine dans les visions des mouvements sociaux et pour la justice sociale, des visions qui sont souvent plus larges de celles qu’on voit dans le mouvement syndical. Le syndicat au Wisconsin est né en 1966 du mouvement contre la guerre au Viêtnam, et deux ans plus tard, les travailleurs et travailleuses académiques en France ont joué un rôle central dans la première phase des évènements de mai 1968. Plus récemment, les syndicats étudiants ont continué à jouer des rôles clés dans les luttes sociales larges, de l’occupation du capitole du Wisconsin au Printemps érable au Québec. En dépit du déclin général de l’exercice du droit de grève parmi les syndicats, le mouvement syndical étudiant n’a pas cessé d’utiliser le seul moyen réel de pression qu’ont les travailleurs et les travailleuses, et les grèves récentes aux universités de Toronto, York, Simon Fraser, Oregon et CUNY, entre autres, nous ont inspiré tou-te-s. De plus, plusieurs syndicats étudiants ont été parmi les premiers à lutter pour la démocratisation syndicale, les revendications du mouvement LGBTQ et la solidarité internationale avec les peuples opprimés.
Sur l’autre côté, nous avons fait face à un scepticisme même à l’égard de notre statut comme travailleur-euse-s. La lutte pour la reconnaissance de notre travail, dans les yeux du public, le système juridique et même avec nos collègues a été un élément central de notre processus de syndicalisation, et le statut présumé de « non-travail » de notre travail a servi comme justification principale pour la non-reconnaissance des droits syndicaux les plus élémentaires dans plusieurs États et à travers le secteur universitaire privé au complet aux États-Unis. Contrairement à la plupart des syndicats, la vérité que #WeAreWorkers (#NousSommesDesTravailleurEUSEs) constitue pour nous une prise de position politique.
Comme travailleur-euse-s dans une société capitaliste, nous partageons tou-te-s des intérêts et luttes communs, mais comme employé-e-s étudiant-e-s nous avons d’autant plus en commun, de par nos expériences d’organisation et de lutte dans le secteur universitaire. La CGEU-CSEE nous offre une opportunité inestimable de nous réunir et construire une solidarité syndicale internationale, car sinon nous serons tou-te-s séparé-e-s dans des syndicats nationaux et internationaux différents. Dans cet esprit, nous vous invitons à Los Angeles cet été pour quatre jours de réflexion, de stratégie et de célébration du passé et de l’avenir de notre mouvement. Le mouvement syndical étudiant est en avance, lorsque la conjoncture politique devient de plus en plus volatile et les attaques contre la classe ouvrière deviennent de plus en plus intenses, et il est maintenant le moment pour rêver audacieusement et pour approfondir notre solidarité comme travailleurs et travailleuses universitaires. Camarades, venez nous joindre, nous avons un monde à gagner!
*Merci beaucoup Jamie Burnett (AGSEM) pour la traduction !
Nous avons beaucoup à célébrer dans cette histoire de lutte d’un demi-siècle. Comme nous reconnaissons tou-te-s dans nos luttes et dans nos vies personnelles, l’exploitation, la dette et la précarité sont les conditions largement répandues du travail étudiant d’aujourd’hui et de l’avenir sous le capitalisme néolibéral. Cependant, contrairement à la tendance générale du déclin du mouvement syndical, le syndicalisme universitaire a vécu une croissance continue, en particulier pendant les deux dernières décennies, et nous avons vu une vague de campagnes nouvelles de syndicalisation sur plusieurs campus, particulièrement aux États-Unis. À plusieurs universités à travers le continent, un syndicat étudiant a servi comme ligne de défense indispensable pour notre gagne-pain, nos droits et notre dignité, comme espace de contestation politique parmi le professionnalisme apolitique du milieu académique et comme espace bien nécessaire de vie sociale parmi l’aliénation universitaire.
Dès le début, le mouvement du syndicalisme universitaire a toujours pris racine dans les visions des mouvements sociaux et pour la justice sociale, des visions qui sont souvent plus larges de celles qu’on voit dans le mouvement syndical. Le syndicat au Wisconsin est né en 1966 du mouvement contre la guerre au Viêtnam, et deux ans plus tard, les travailleurs et travailleuses académiques en France ont joué un rôle central dans la première phase des évènements de mai 1968. Plus récemment, les syndicats étudiants ont continué à jouer des rôles clés dans les luttes sociales larges, de l’occupation du capitole du Wisconsin au Printemps érable au Québec. En dépit du déclin général de l’exercice du droit de grève parmi les syndicats, le mouvement syndical étudiant n’a pas cessé d’utiliser le seul moyen réel de pression qu’ont les travailleurs et les travailleuses, et les grèves récentes aux universités de Toronto, York, Simon Fraser, Oregon et CUNY, entre autres, nous ont inspiré tou-te-s. De plus, plusieurs syndicats étudiants ont été parmi les premiers à lutter pour la démocratisation syndicale, les revendications du mouvement LGBTQ et la solidarité internationale avec les peuples opprimés.
Sur l’autre côté, nous avons fait face à un scepticisme même à l’égard de notre statut comme travailleur-euse-s. La lutte pour la reconnaissance de notre travail, dans les yeux du public, le système juridique et même avec nos collègues a été un élément central de notre processus de syndicalisation, et le statut présumé de « non-travail » de notre travail a servi comme justification principale pour la non-reconnaissance des droits syndicaux les plus élémentaires dans plusieurs États et à travers le secteur universitaire privé au complet aux États-Unis. Contrairement à la plupart des syndicats, la vérité que #WeAreWorkers (#NousSommesDesTravailleurEUSEs) constitue pour nous une prise de position politique.
Comme travailleur-euse-s dans une société capitaliste, nous partageons tou-te-s des intérêts et luttes communs, mais comme employé-e-s étudiant-e-s nous avons d’autant plus en commun, de par nos expériences d’organisation et de lutte dans le secteur universitaire. La CGEU-CSEE nous offre une opportunité inestimable de nous réunir et construire une solidarité syndicale internationale, car sinon nous serons tou-te-s séparé-e-s dans des syndicats nationaux et internationaux différents. Dans cet esprit, nous vous invitons à Los Angeles cet été pour quatre jours de réflexion, de stratégie et de célébration du passé et de l’avenir de notre mouvement. Le mouvement syndical étudiant est en avance, lorsque la conjoncture politique devient de plus en plus volatile et les attaques contre la classe ouvrière deviennent de plus en plus intenses, et il est maintenant le moment pour rêver audacieusement et pour approfondir notre solidarité comme travailleurs et travailleuses universitaires. Camarades, venez nous joindre, nous avons un monde à gagner!
*Merci beaucoup Jamie Burnett (AGSEM) pour la traduction !